Esplechin était une commune à part entière avant sa fusion avec Tournai en 1977. Au village se rattachent plusieurs hameaux (Maraîche, Trédoine, Bruenne, Châtelet….) et il est traversé par plusieurs cours d'eau (rieux) dont le principal est le rieu de Bachy qui prend le nom de rieu de Barges après sa jonction avec le rieu de Maraîche.
Le 17 mars 899, le roi Charles le Simple dans un diplôme, confirme à l'abbaye de Saint Amand la possession de tous les biens situés in Spilcinio. C’est le plus ancien nom connu d'Esplechin.
En 1103, Baudry, évêque de Noyon-Tournai, donne l'autel d'Esplechin à l'abbaye de Saint-Martin mais, en 1302, à l'issue de la bataille des Eperons d'Or à Courtrai, les Flamands pillent les possessions de l'abbaye.
En 1214, le village figure dans le quartier de Pévèle dépendant de la châtellenie de Lille.
Le 25 septembre 1340, dans l'église d'Esplechin, le roi de France, Philippe VI de Valois, et celui d'Angleterre, Edouard III, signent une des nombreuses trêves de la guerre de Cent ans. La trêve, conclue à l’instigation de Jeanne de Valois, comtesse de Hainaut, sœur de Philippe et belle-mère d’Edouard, ne concerne pas seulement le nord-est de la France, mais l'ensemble des théâtres d'opération : la Guyenne, l'Écosse, la lutte sur mer. Cette trêve expirera le 24 juin 1342.
En 1568, le village subit les méfaits des Gueux, c’est-à-dire des révoltés des Pays-Bas alors espagnols.
Le 16 mai 1769, le roi Louis XV cède à l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse, par la Convention des Limites, la partie française du village. Esplechin reviendra encore une fois en France de 1793 à 1814, dans le département de Jemmappes.
Au XVIIIème siècle, bien qu'étant essentiellement agricole, le village compte deux fours à tuiles et deux cuves à tanner. En 1762, on y recense 16 tisserands et de très nombreuses fileuses à domicile.
Eglise Saint-Martin
Elle fut reconstruite par les moines de l'abbaye de Saint-Martin après que l'édifice précédent se soit écroulé en raison d’une tornade en 1786. Les villageois, désireux de faire construire un édifice plus grand et plus moderne que le précédent, se réunissaient la nuit afin de faire tomber les parties qui avaient subsisté !
C’est un bâtiment avec tour carrée en façade et portail Louis XVI, chœur en abside et toiture unique sur corniche à corbeaux de bois.
Deux curés d’Esplechin sont passés à la postérité : Jean Rosier, auteur de poésies sacrées et profanes imprimées à Douai en 1596 et Guillaume Duclos qui fonda en 1738 "l'école de la charité" ouverte aux garçons et filles sur des terres proches de la place du village appartenant au chapitre Notre-Dame de Tournai.
Esplechin est également la commune du Commandant Evariste Dejaegere (1916-2010). Après une carrière dans l’armée et une participation active aux combats de 1940, il est nommé secrétaire communal et, en plus de ses fonctions administratives, il met en place différents services d'aide et de soutien à la population et aux réfractaires au Travail Obligatoire qui vivent dans la clandestinité. Dès la création de l'Armée Secrète, il est approché par le docteur Delbecque de Rumes, responsable du groupe 60, qui lui confie la formation locale des « Léopards » et lui donne le commandement de la section 620 qui réunit les villages d'Esplechin, Froidmont, Lamain et Willemeau. Avec ses hommes, et pendant les quatre années d'occupation, il participe à de nombreuses missions jusqu'au jour de l'arrivée des troupes alliées le 2 septembre 1944, avec qui il déambule, sur un char U.S., à travers les rues du village libéré.
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