Saméon (altitude 25 m et superficie 8,82 km2) compte environ 1460 habitants et fait partie de la Communauté de Communes Pévèle Carembault et du Parc Régional Scarpe-Escaut.
Appelé Samionem en 847, puis Villa Samion en 899, le village n’est appelé Saméon que vers le début du XVIIIe siècle.
C’est une part de l’immense territoire accordé par le roi Dagobert (629-639) à Amand, natif du Languedoc, vers 625. Ce qui sera la Terre de Saint Amand comprend Lecelles, Nivelle, Rosult, Rumegies, Saméon, Thun, avec des portions de Bléharies, Maulde, Sars et Rosières. Ce qui représente 9396 ha. L’abbaye que fonde saint Amand est seigneur de ce domaine et, dès l’origine, est chargée de défricher, assainir et évangéliser ce secteur particulièrement marécageux et boisé. Parmi ces terres qui deviendront des villages, il faut noter que Saméon est distingué par son nom de villa. Elle a pu préexister à la donation royale, ou être fondée entre 847 et 899, comme peuvent le suggérer les dates des mentions du nom. Cette villa semble avoir été la Courte, c'est-à-dire le domaine seigneurial relevant directement de l’abbaye. Cette Curtis abbatiale est citée en 1111 dans un acte du comte de Flandre, Robert II (1087-1111). Elle est attribuée aux besoins de l’infirmerie de l’abbaye. Peut-être faut-il situer cette exploitation agricole importante à la Cense de la Quièze. Ce mot, qui se retrouve à Templeuve notamment, est à rapprocher d’un endroit de pouvoir, ce qui est renforcé ici par la présence de la salle des plaids à proximité de la ferme. Une plaque datée de 1534 rappelle le lieu. Il faut aussi le mettre en rapport avec l’abbaye de la Chaise-Dieu, les lieux d’autorité comme la chaire d’église ou d’université, etc. Comme à Templeuve, ce site est éloigné de celui de l’église.
La vie de Saméon sera étroitement liée à celle de l’abbaye et des pouvoirs de celle-ci, dont la justice qui est exercée par les échevins et la cour féodale. Un système complexe de droits et de devoirs et des partages de ceux-ci avec des seigneurs ou d’autres abbayes marque l’époque féodale et perdure jusqu’à la Révolution de 1789.
Nombreuses fermes, parfois alignées côte à côte le long des rues. Certaines sont très belles, peu sont antérieures au XVIIIe siècle dans leur état actuel ; presque toutes sont dotées d’une tour par-dessus le porche d’entrée. Celles qui sont citées anciennement s’appellent Cense de Lez-Lieu (ou Lé-Lieu), Cense Déris (Les Rys, d’Héry). Il en existe d’autres, et anciennement, il y avait plusieurs moulins.
L’église se trouvait jadis à l’extrémité du territoire, au lieu dit aujourd’hui Vieux Condé. Il semble que l’agglomération se soit lentement déplacée pour qu’en 1767 il soit question de transférer l’église, isolée, en mauvais état. L’affaire sera longuement débattue jusqu’en 1770, bien que les deux tiers de la communauté paroissiale aient voté le transfert en un lieu plus central et plus accessible, dès 1768. Plusieurs procès ont lieu pour régler l’affaire et le Parlement de Douai tranchera le 29 mai 1770 en faveur de la démolition de l’ancien sanctuaire et la construction d’une nouvelle église, l’actuelle, qui conserve l’ancien patronyme, saint Martin. C’est un bel édifice de style classique enrichi d’un mobilier de qualité.
Le presbytère, édifié la même année 1771, est un logis important, en pierre et brique, situé derrière le chevet de l'église.
Site de la commune : www.sameon.mairie.com |