Société Historique
du Pays de Pévèle
Espace socio-culturel 77
rue de Roubaix
59242 Templeuve-en-Pévèle
Tel :
+333.20.34.98.52
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Village du pays de Pévèle : Saint Amand-les-eaux
Saint-Amand-les-Eaux, Jusque 1962, s’appelait Saint-Amand-en-Pévèle.
La ville se trouve au confluent de la Scarpe et de l’Elnon, petit cours d’eau prenant sa source à Bachy, dans un secteur marécageux.
Elle compte aujourd’hui 16 700 habitants, et s’étend sur 33, 81 km2 dont une partie se trouve sur la rive droite de la Scarpe et donc dans l’Ostrevant. Près des cours d’eau l’altitude est de 14 m et au Moulin-des-Loups elle est à 39 m.
Saint-Amand fait partie de la Communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut et du Parc naturel régional Scarpe-Escaut.
Une histoire qui remonte à l’Antiquité
Lors des travaux entrepris par l’abbé Nicolas Dubois au début du XVIIe siècle, de nombreux vestiges romains ont été découverts, sur le site de la cité et dans les communes avoisinantes, ce qui montre qu’elle a eu un passé antique très riche, peut-être pour la double raison de sa situation au confluent de la Scarpe et de l’Elnon, pas très loin du confluent de la Scarpe et de l’Escaut (à Maulde/Mortagne).
De nombreux vestiges de villas ont été trouvés ainsi que des objets, médailles, monnaies. Ces derniers ont été dessinés par Sanderus en 1634.
Des fouilles diverses, de nos jours, poursuivent cette recherche du passé antique de cette région. Près des sources situées sur la rive droite, des thermes avaient été édifiés et amenaient de nombreux curistes dès l’époque gallo-romaine. Des statues de bois ont été trouvées dans les eaux lors de travaux du XVIIe siècle. La ville s’appelait autrefois Elnon, sans qu’on sache si elle tenait cela du ruisseau ou l’inverse.
l’Abbaye
Le territoire, abandonné après la chute de l’Empire Romain, est redevenu sauvage et très hostile, surtout à cause des marais. Le roi Dagobert (629-639) fait don à l’évêque missionnaire Amand d’un ensemble de terres couvrant 9396 hectares réunissant les villages de, outre Elnone qui deviendra St-Amand, Lecelles, Rumegies, Saméon, Rosult, Nivelle, Thun, une partie de Bléharies (Espain) et de Maulde.
Amand y regroupe une communauté qui vit d’abord sous la Règle de saint Colomban puis de saint Benoît, ayant eu mission de convertir les populations au christianisme et de défricher la contrée. Amand, qui fut aussi évêque de Maastricht, est mort dans l’abbaye qu’il a créée en 679. Elle va se développer de façon considérable.
Elle est attaquée et détruite par les Normands en 880/883, lesquels tuent les moines. Relevée, l’abbaye accorde aux villages des lois et des franchises. Nouvelles destructions et pillages en 1340 par Jean de Hainaut, en 1477 par les Bourguignons en guerre contre Louis XI.
L’abbé Nicolas Dubois va reconstruire l’abbaye sur un plan grandiose et réorganiser la Terre de Saint-Amand qui a de nombreux privilèges. Depuis l’époque romane et jusqu’à sa disparition lors de la Révolution de 1789, l’abbaye sera un foyer intellectuel et artistique très important, avec des personnages importants comme Milon, Hucbald, etc. Il ne reste que la tour de l’abbatiale (qui était grande comme une cathédrale) et l’échevinage qui était l’entrée. Les gravures et les peintures du temps attestent de la splendeur de ces édifices de style baroque flamand.
Les terres situées sur la rive droite, hors de Pévèle, ne font pas partie de la donation primitive mais seront constamment revendiquées par l’abbaye. C’est la Terre contentieuse, objet de très nombreux litiges avec les comtes de Hainaut.
les Thermes
Dans les bois couvrant la rive droite de la Scarpe sont des sources connues depuis l’Antiquité. Elles ont des vertus curatives qui vont amener des curistes dès les Romains, vers 50 avant JC.
Ces sources ont été connues probablement auparavant par les tribus celtes et gauloises habitant la région. Les grandes statues de bois retrouvées au XVIIe siècle dans la principale fontaine, la Fontaine Bouillon, leur sont attribuées.
Ces eaux ferrugineuses et soufrées ont été de nouveau exploitées à l’époque de l’abbé Dubois, et des travaux sont entrepris. Au XIXe siècle les thermes sont réhabilités et exploités. De nos jours ils sont en plein renouveau.
L’église Saint-Martin
Lors de l’installation d’Amand, il y avait déjà une église dédiée à saint Martin, signe d’une grande ancienneté.
Le bourg va se développer au sud de l’abbaye et aura une importance croissante au cours des siècles. Sous la Révolution, et jusqu’en 1793, elle se nomme Elnon Libre.
On y trouvera au XIXe siècle des industries diverses, bonneterie, chaînes, porcelaine, distilleries, moulins et, au XXe siècle, une usine de fabrication de petits avions dits pou du ciel. On trouve actuellement des industries agro-alimentaires et pharmaceutiques.
De nos jours, la ville connaît un nouveau développement et un rayonnement culturel importants.
Site de la commune : www.saint-amand-les-eaux.fr |
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Patrimoine et Actualité de Saint Amand-les-eaux | A l'origine de la station thermale...
Dans notre dernier numéro de Pays de Pévèle (N°65-66, spécial St-Amand), Françoise Verrier, René Coupigny et Etienne Louis évoquaient l’histoire de la station thermale de St-Amand. Pour compléter ces informations, nous avons trouvé dans un registre des baux de l’abbaye de St-Amand (ADN 31 H 120), un bail emphytéotique accordé à 3 bourgeois de Tournai et Valenciennes pour aménager le premier hôtel des thermes en lieu et place de l’ancienne ferme de l’abbaye :
Comme ainsy soit que, passé plusieurs années, les eaux de la fontaine Bouillon, située dans la paroisse de St-Martin audit St-Amand et dans la cour de notre cense du même nom, ont été trouvées être des eaux minérales et leur usage très utile à la santé des hommes et qui ont des effets tous particuliers pour la guérison de plusieurs maux. Ce qui a fait que pendant plusieurs années il y a eu une grande affluence de peuple de toutes sortes de conditions, voire même de Princes et seigneurs de distinction, avec tant d’éclat que Sa Majesté en ayant connaissance, a ordonné d’y faire des bains et autres ouvrages pour l’utilité du public. A quoy l’on travaille encore actuellement, ce qui cause que les bâtiments de notre ferme dudit Bouillon, qui sont éloignés de toute autre demeure et logement, sont occupés par ceux qui ont la conduite desdits ouvrages et par les ouvriers mêmes par où lesdits bâtiments et cense nous seroient inutiles et ne pourroient plus, à l’avenir, servir de résidence à notre fermier, non plus pour luy que pour y renclore ses bestiaux et dépouilles et mesme les jardins et pasturages, qui sont dans l’enceinte et pourpris de ladite cense nous sont aussy devenus inutiles par les allées et venues et promenades de ceux qui prennent les eaux et encore par les ouvrages qui s’y font de la part du Roy. NOUS, voulant bien, d’une part coopérer au bien public et de l’autre conserver le bien de notre abbaye avons écouté aucuns particuliers qui avoient témoigné d’y faire bâtir et ériger des logements propres à l’usage de ceux qui voudroient se servir de ces eaux. Et, après avoir été assemblés à son de cloche au lieu Capitulaire et en avoir donné part à Monsieur l’Intendant, nous avons enfin accordé à titre d’emphyteose pour 99 ans, dont le premier est déjà commencé dès le premier octobre 1698, aux sieurs Philippe De Gand, demeurant en la ville de Tournay, Jacques et Jacques-Ignace Bar, frères, bourgeois marchands, demeurant en la ville de Valenciennes, le terrain où est située notre dite cense de Bouillon avec les jardins et prairies faisant le pourpris d’icelle, contenant ensemble 9 bonniers 3 quartiers et 60 verges, tenant à nos bois et particulièrement au taillis nommé la place à le Truie, d’autre à la taille des Aulnois et à la rue allant de la Croisette à la place à le Truie et à une partye de 5 bonniers de notre abbaye, nommée le Camp des Faulx, aux charges et conditions suivantes…
Effectivement, la ferme de Fontaine Bouillon va disparaître car, en 1704, les terres agricoles sont louées à Henri Gillin et sa femme à l’exception de la ferme…
Les censiers de Fontaine Bouillon
*En 1562 et 1573, les baux sont au nom de Mahieu Leleu.
*En 1661, la cense comprend un bonnier nouvellement dérodé dans la taille des Aulnois et 48 bonniers de terre à labours.
Le fermier est Philippe Naveteur. Le bail nous apprend que notre cense a été bruslée avec toutes les étables. Ledit fermier sera obligé de la rebastir avec toutes les dépendances comme elle estoit auparavant… et on trouvera à propos de faire des voûtes au lieu des planchers…
Naveteur ne pourra prétendre à aucune réduction sur son rendage. Tous les baux des fermes de St-Amand précisent qu’elles ont subi de graves dommages suite à la guerre.
*Philippe Naveteur (1620-1684)(fils de Philippe, brasseur de l’abbaye) x Jacqueline Delcourt (fille de Jacques, mayeur de Thun)
*Puis Simon Naveteur, fils de précédents x Jeanne Boutelier.
Leur fils Jacques-Simon Naveteur (x Marie-Agnès Caudoux), reprendra une ferme tout près de là, à la Croisette, les bâtiments de Fontaine Bouillon étant désormais dévolus à la station thermale.
| | Eglise Saint-Martin 5 mai 2014
L'église Saint-Martin est exceptionnelle à plus d'un titre. Saint-AmandEglise | | Bibliographie pour Saint-Amand
5 mai 2014
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