Le village fait partie de la Communauté de Communes Pévèle Carembault.
Il s’étend sur 3, 71 km2 et compte 1031 habitants en 2010. Le point culminant se trouve vers Bachy avec 61 m. d’altitude, le plus bas étant le site de la Grande Ferme avec 34 m. d’altitude.
Agréablement vallonné le site du village est dominé par le bois de la Fougère situé vers Bachy. Un autre massif boisé longe la frontière belge, le bois de Mourdry. Un ruisseau prend naissance près de la Grande Ferme et se jette dans la Marque après avoir traversé Bourghelles et Cysoing. D’autres sources sont des résurgences issues du dôme calcaire de la Plaine de Cysoing.
Faisant partie autrefois du Tournaisis, Wannehain est passé à la France en 1769 par la Convention des limites signé entre le roi et l’impératrice d’Autriche. Un tronçon de voie romaine traverse Wannehain, venant de la Pierre Brunehaut à Hollain et allant à la chapelle aux arbres à Cysoing. Malgré cela et la présence de villages avoisinants aux consonances gallo-romaines, le village a un nom germanique venant peut-être de l’époque des Francs.
L’église dédiée à sainte Cécile, patronyme unique dans l’ancien diocèse de Tournai, donne peut-être une piste pour comprendre ce particularisme. En effet, le corps de la martyre devenue patronne des musiciens a été retrouvé dans les catacombes romaines de saint Calixte. On sait que le corps de ce saint pape a été ramené à Cysoing par l’époux de la petite fille de Charlemagne en 654. Cet Eberhart de Frioul était un noble franc et les liens qui unissent Wannehain et l’abbaye de Cysoing peuvent laisser penser que ce prince qui résidait parfois en sa villa cisonnienne a créé une dépendance en ce lieu avec un sanctuaire voué à Cécile.
Au XIIe siècle existe une famille seigneuriale qui porte le nom du village. Citons un Amaury de Wannehain qui est le premier seigneur connu.
A titre anecdotique, citons deux actes de l’abbaye de Cysoing qui citent une rente due par li femme de monseigneur Platiel qui fu de Wannehaing, puis une autre due par Messire Platiaus de Wannehain. Ce nom est associé aux frasques du sire de Cysoing, Hellin, condamné pour meurtre d’un clerc en la collégiale Saint-Pierre de Lille. Au milieu du XVe siècle la seigneurie passe à la famille de la Cessoye (ou Cessoie), puis au XVIe siècle à la puissante famille de Landas. Au XVIIe siècle un mariage porte Wannehain dans la famille d’Ennetières. En 1703, une autre union donne le village aux Lalaing.
Il y avait une halle échevinale qui tenait ses séances dans la taverne d’Henri Defrenne. Un peu plus tard, c’est le cabaret portant enseigne A la Maison Commune qui servira de mairie jusqu’en fin du XIXe siècle.
L’église appartient au chapitre de Tournai, ce qui est confirmé en 1108 par le pape Pascal II. Par contre, l’abbaye de Cysoing possède une partie des dimes et des terres. Mais le seigneur nomme le curé, situation assez rare. Après le Concordat de 1801, la paroisse est rattachée à Bachy. Elle ne redevient indépendante qu’en 1846. L’édifice paroissial, fort intéressant, a été totalement défiguré et agrandi en 1854 (cf. annexe).
Wannehain possède plusieurs édifices de valeur, au premier rang desquels il faut placer la Grande Ferme, puis la Cense de la Vache Bleue, une chapelle votive près du cimetière et quelques fermes et maisons anciennes.
Eglise Sainte-Cécile
Avant 1854 on avait ici une nef unique, en pierre de Tournai, flanquée d’une chapelle latérale au nord (à gauche). Couverte d’un plafond plat et d’une charpente très ancienne dont il reste des bois réutilisés plus tard, elle a tous les caractères des édifices romans de la région. Un clocher en bois était juché sur le toit, sans doute semblable à ceux décrits ou existants encore en Pévèle. Au XVIe siècle un très grand chœur est bâti en brique, voûté en berceau de bois, séparé de la nef par une arcade dite arc triomphal. Dans les soubassements de cette construction se trouvent des éléments de fenêtres du XIIIe siècle, un couvercle de sarcophage, le tout en pierre de Tournai.
La nomination du curé Averland marquera la fin de cette situation. Acquis aux idées à la mode en faveur du néo-gothique, il trouve insupportable ce qu’il trouve ici. Il demande à l’architecte Louis Colbrant, de Lille, de donner des plans. Tout sera complétement transformé, en conservant cependant quelques éléments, par économie, dont l’ensemble du chœur dont on détruit l’arc triomphal, les poutres transversales de la voûte, les contreforts… La nef est transformée, deux bas-côtés élargissent l’ensemble et le prolongent. Un clocher et deux appentis forment la nouvelle façade. Une souscription à laquelle participe surtout madame Virnot, riche lilloise, et aussi l’Impératrice Eugénie, permet de réaliser ces travaux. Et malgré l’enthousiasme des textes rédigés par le curé, on ne peut que regretter une telle transformation !
Dans cette église on verra des pierres tombales de seigneurs locaux, mais surtout des panneaux semblant dater de la fin du XVe siècle ou du XVIe siècle, réutilisés dans l’accoudoir des stalles, avec de savoureux motifs de fleurs et de fruits, des animaux naïvement représentés, et les armoiries des Landas.
La Grande Ferme
Située dans une sorte d’entonnoir entre les collines avoisinantes et boisées, jadis entourée complétement de larges douves, c’est un ensemble superbe de bâtiments en brique, dont plusieurs sont datés.
L’entrée est encore d’esprit médiéval et elle est flanquée d’un logis dans lequel se trouve la date de 1630. Les divers édifices sont principalement du XVIIIe siècle, 1748 et, pour l’immense grange, 1773. Celle-ci, qui possède une charpente superbe, avait été précédemment bâtie en 1739. La cour intérieure montre dans l’angle de l’entrée et du logis une tourelle d’escalier circulaire dont les murs sont marqués de runes en briques noires. Face à l’entrée, l’aile des bergeries est marquée en son centre d’un pigeonnier. La porte servant d’entrée aux volatiles est découpée pour former les armoiries des Lalaing.
En arrière de cette ferme se trouve une motte entourée de vestiges de fossés, semblant être le site primitif d’un château (XIe siècle ?). Le château visible sur l’une des gouaches des Albums de Croÿ en 1603 ne pouvant prendre place sur cette motte, n’est pas identifiable actuellement.
La Cense de la Bleuse Vache
Vers Camphin, la grande ferme de la vache bleue a été souvent remaniée. Il reste cependant le porche- pigeonnier qui a comme clé de l’arc d’entrée l’inscription : Bernard Joseph Pollet fermier à la Bleuse vache à Wanain, anno 1774. S’y ajoute le dessin d’une herse et une fleur ressemblant à une rose. Sur le côté droit de cette entrée il y a une petite chapelle dont le pignon a été refait au XIXe siècle, le reste étant du XVIIIe siècle. Dans le pignon est enchâssé un Christ en croix, en pierre bleue, avec un tenon en partie basse du montant. Ce qui semble indiquer que cette sculpture a été jadis scellée sur un socle, peut-être une colonne. La sculpture semble être du XVIIe siècle.
Chapelle votive près du cimetière
Une chapelle de plan octogonal et coiffée d’une toiture pyramidale rappelle un tragique accident survenu en ce lieu, relaté sur une plaque au-dessus de l’ouverture : D.O.M. Ci devant le 20 janvier 1817 fut renversé de cheval et perdu malheureusement Paul Hubert DORCHIES âgé de 57 ans, maire de Wannehain, censier de la Grande Ferme. Lecteur charitable, priez Dieu pour le repos de son âme. R.I.P.
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