Wahagnies est une commune d’environ 2600 habitants sur une superficie de 5,69 Km2 à une altitude moyenne de 30 m. Elle fait partie de la Communauté de communes du Sud Pévélois.
Le nom de la commune est caractéristique des origines germaniques de bon nombre de localités de la région : ici le préfixe waha suivi de la finale gnies qui indique l’existence d’un domaine (domaine de Waha).
Fief vicomtier tenu du châtelain de Lille, il appartient à Robert de Wahennies en 1184. Un de ses descendants, Jacques d’Enghien, vend la terre à Catherine de Saint-Aubin, dame de Molembais, veuve de Guillebert de Lannoy et mère de Hugues de Lannoy. Celui-ci est seigneur de Santes, Gouverneur de Lille, et entre autres titres, ambassadeur en Espagne et à Rome. Il décède le 1er mai 1456, étant alors le plus vieil chevalier de la Toison d’Or. Lui succède son frère Guillebert II qui mène une vie tout à l’opposé de celle de son frère, aventureuse et quelque peu scandaleuse. Il se marie 3 fois, écrit ses mémoires sous le titre de Voyages et Ambassades… qui ne seront publiés qu’en 1840. Il y est dit seigneur de Wahenies. Il meurt le 22 avril 1462.
Les seigneurs de cette commune restent alliés avec les Grands de ce monde. L’arrière-petite-fille de Guillebert II épouse Guillaume d’Orange, qui est un brillant personnage de la Cour de Charles Quint. Il deviendra Stathouder de Hollande et fonde non seulement la République de ce pays mais la Maison d’Orange-Nassau. Son fils, Guillaume de Nassau, prince d’Orange, vend en 1620 Wahagnies à Richard V, baron de Mérode, seigneur de Oignies, lequel épouse Hélène de Montmorency de Wattines. Leur fils, François de Mérode, obtient l’érection en comté de la seigneurie d’Oignies avec union des terres de Wahagnies, Hacquetel, Quintize et Coquembus. [Il est possible d’imaginer que c’est de ce temps-là, pendant lequel Oignies et Wahagnies sont réunis sous une même autorité, que s’est prise l’habitude de prononcer le second nom comme le premier encore que pour Wannehain, proche quant à la formation du nom, on prononce oinin]. Cette famille de Mérode sera ensuite, en 1773, réunie à celle d’Arember, dont les descendants sont encore de grands personnages en Belgique.
Wahagnies tire toute sa richesse de la proximité de bois et la présence d’argile yprésienne en sous-sol, ce qui favorise l’établissement de briqueteries et de tuileries. L’ingénieur Claude Masse dit même que c’est de là que proviennent presque toutes les productions de la région. Au XIXe siècle, le village bénéficie de la proximité du pays minier. Les bois ont subsistés, les carrières d’argile sont devenues des étangs qui attirent promeneurs et pêcheurs. Les tuileries ferment en 1992 et on pouvait encore voir il y a quelques années les bâtiments de l’entreprise H. Fenal, du XIXe siècle.
En mai 1940, les troupes allemandes et alliées s’affronteront à Wahagnies et ces combats qui amorcent la seconde guerre mondiale font de nombreux morts.
Durant longtemps, Wahagnies et Thumeries n’ont formé qu’une seule paroisse dont le curé résidait dans le second village. C’est ce qu’explique le visiteur des paroisses au début du XVIIIe siècle : Deux cures unies sous un même pasteur qui réside à Tumeries dont le Chapitre de Seclin est le seigneur. Celui de Wahagnies est le prince d’Isenghien… Le doien de ce Chapitre (de Seclin) est patron de celle de Wahagnies. Les dismes de Wahagnies sont aux chanoines de Seclin, au pasteur et encore à un autre bénéficier. Chaque paroisse a son église mais elles n’ont rien de considérable et n’ont point de clocher. L’église de Wahagnies a pour patron saint Maur.
Le fond de ces villages est propre à faire des tuilles pour la couverture de maisons aussi s’y en fait-il grande quantité et ils en fournissent tous les lieux circonvoisins.
Ces deux paroisses, avec Neuville, portent processionnellement la chandelle de Saint-Roch la veille et le jour de l’Assomption de Notre Dame. Cette chandelle a environ 12 pieds de haut. Les peuples de ces trois villes font alors leur dédicace. (Description des paroisses).
A ce témoignage s’ajoute celui de Claude Masse en 1727 : Scitué sur un terrain élevé, entre de grands bois de futaye. Il n’y a rien de remarquable. Monsieur le Prince d’Isenghien en est le seigneur. L’on y compte environ 72 feux*. C’est dans ce village et aux environs où se font presque toutes les thuilles du pays. *72 feux font environ 300 personnes.
Ce n’est qu’au XVIe siècle que Wahagnies et Thumeries seront indépendants au point de vue paroissial.
Eglise Saint-Barthélémy
Après la ruine de l'ancienne église (voir ci-dessous), un nouvelle église est construite au XIXe siècle.
La première pierre est posée le 20 septembre 1874, la bénédiction a lieu le jour de l’Ascension de 1876 et la consécration est faite par monseigneur Henri Monnier, auxiliaire de Cambrai, le 24 février 1878. Les deux autels latéraux sont consacrés par le cardinal Florian Desprez, archevêque de Toulouse, le 28 septembre 1880 lors d’une de ses visites dans sa ville natale d’Ostricourt. Les sculptures intérieures ne seront achevées qu’en 1882.
C’est un exemple réussi du néo roman que l’architecte de Baralle apprécie. On retrouve les mêmes caractères de simplicité et de force dans de nombreuses églises du diocèse dont de Baralle était l’architecte diocésain. Il reprend presque le même dessin pour l’église de Moncheaux en 1878 .
Un clocher élancé s’élève en avant des nefs, avec une flèche ardoisée, et l’église est dotée d’un transept sur lequel s’ouvre l’abside, plus basse.
Dans un enclos situé à quelques pas derrière l’église, rue Pasteur, on peut voir une grotte de Lourdes, monumentale, en béton et pierres.
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