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Société Historique du Pays de Pévèle

Espace socio-culturel
77 rue de Roubaix
59242 Templeuve-en-Pévèle

Tel : +333.20.34.98.52

Village du pays de Pévèle : Tourmignies


Tourmignies compte environ 760 habitants et fait partie de la Communauté de Communes Pévèle Carembault.
La commune couvre une superficie de 2,03 km2 et est située à une altitude variant de 37 à 49 m (une des plus petites communes de Pévèle avec Cobrieux, Louvil et Pont-à-Marcq).

L’histoire du village est connue assez précisément à partir du XIVe siècle.
Malgré son peu d’étendue, le territoire se divise en deux seigneuries qui ne dépendent pas des mêmes instances. Tourmignies même relève de la Châtellenie de Lille. De l’autre côté de la Marque qui traverse le village, encore tout petit ruisseau, Assignies est une enclave d’Artois (comme Bersée). On notera les finales gnies pour ces deux noms et qui se retrouve non loin de là pour Mérignies, Wahagnies, Oignies (Pas de Calais), etc. ainsi que pour des lieux-dits. C’est le signe d’une présence romaine (cette finale vient du latin, finale inus ou iacum= domaine de). Le passé très ancien de ce petit village situé entre Attiches et Mérignies semble donc gallo-romain. Des vestiges divers de cette période ont été trouvés sur son territoire.
Une famille de Tourmignies a le rang de seigneur dès 1304 avec Gilles qui est aussi chevalier et échevin des Estimaux. Puis, par mariages et ventes, la seigneurie passe aux de la Vicht, aux de Wisgnole, aux de Cuinghien. En 1462 Thomas Mallet achète ce lieu. C’est un des grands personnages de la Cour des ducs de Bourgogne et il est maître de la Chambre des Comptes à Lille, chargé par Jean le Bon de suivre le chantier du Palais Rihour de Lille. Ses fils lui succèdent jusqu’au mariage d’une des filles, Anne, avec Claude d’Oignies, chevalier et seigneur d’Estrées. Par la suite il y eut encore de nombreux changements de propriétaires et même une division en deux de cette déjà petite seigneurie. En 1694 la seigneurie est achetée pour la dernière fois par Guillaume-Eubert Scherer de Scherbourg dont la famille traversera la Révolution sans perdre ses biens, sinon ses titres.
Une famille d’Assignies apparaît à la fin du XIVe siècle, avec Jean 1er en 1389. Elle émigre lors de la Révolution mais récupère ses biens lors de la Restauration. Ceux-ci seront vendus en 1860 à un industriel lillois, Henri Boutry-Van Isselsteyn.
En 1603, une des gouaches des Albums de Croÿ représente le village d’où émergent les deux châteaux. Si celui de Tourmignies est d’allure ordinaire, celui d’Assignies est une grosse tour de plan carré coiffé d’une pyramide ardoisée. L’emplacement du premier est proche de l’actuelle ferme de Lassus sans être vraiment localisé. L’autre a peut-être encore sa motte isolée dans le parc.

L’église porte le nom assez rare de Chaire de Saint-Pierre à Antioche, comme celle de Mouchin. Ce patronyme, rare et insolite, souligne la primauté du premier pape sur l’Eglise d’Orient comme sur l’Eglise d’Occident. On ignore qui est à l’origine de ce patronyme. Cette église, unique pour les deux seigneuries, est sous la dépendance de la Collégiale de Seclin depuis le XIIe siècle. Les chanoines nomment le curé et perçoivent divers revenus, privilège confirmé par le pape Clément III le 26 mars 1187.
On sait que le village a été détruit lors des guerres entre Louis XI, roi de France, et Charles le Téméraire, duc de Bourgogne dont dépendait la Flandre. Les Enquêtes fiscales du XVe siècle indiquent que tout fut bruslé par les Franchois (1472). Il semble que l’église ait échappé à ce sinistre.
Un texte plus détaillé est présenté plus bas.

Le village, essentiellement rural, comptait de nombreuses fermes dont les trois principales sont Lassus, Wattines et Assignies. Il ne subsiste que la première. D’autres petites exploitations sont dites fermes à brouettes car leur étendue est réduite et peut se suffire du véhicule si courant en nos campagnes, et même en ville (cf. Tourcoing et ses broutteux!).
Lassus fait partie du château de Tourmignies dont elle est le seul vestige. C’est un beau bâtiment, en partie des XVIIe et XVIIIe siècles, entouré de douves, juste devant l’église. Lassus est un nom existant dans le sud-ouest de la France et ayant donné un nom de famille. Il signifierait une habitation sur un point haut. C’est un nom très répandu en Nord-Pas de Calais. Ici le lieu tient probablement son nom de Don Pedro de Lassus, seigneur de Lompret, vers 1550 et possédant cette ferme de Tourmignies.

La seule industrie du village a été la fabrication de tablettes de sucre, faites par la famille Wacrenier. La mort accidentelle de Clébert Wacrenier met fin à ses activités malgré une tentative de poursuite de la fabrication par sa veuve.

Les écoles : outre l’école communale, la famille Boutry, qui a reconstruit le château d’Assignies, bâtit une école catholique en 1891. Le fronton du bâtiment porte les initiales R.F. qui ne sont sans doute pas celles de la République !

Henry Boutry-Van Isselsteyn a fait, par ailleurs, déplacer le calvaire, remplacé par un monument dont la dédicace le relie aux anciens seigneurs du lieu.

Le domaine d’Assignies : mis en vente lors de la Révolution en 1795 car le baron a émigré, il est en grande partie racheté par son métayer, Pierre François Coget, et restitué à la famille lors de son retour. Mais pas la totalité des terres. Ce qui amènera des dissensions dans le village, lesquelles s’apaiseront peu à peu. Ce domaine, après le décès d’Henry Boutry en 1890, passe en diverses mains, est mis en vente en 1903 et en 1906, devient le Family Hôtel qui fait faillite. Lors de la Grande guerre, les Allemands dynamitent ce qui reste du somptueux château élevé en 1861 et vendu en 1909 à un démolisseur qui le détruit peu à peu dès 1912. Et la Communauté de Communes du Pays de Pévèle a racheté l’ensemble qui attend encore une destination.
Les anciens communs, le Petit rouge, sis à Mérignies, sont inscrits comme Monuments historiques. Il reste, par ailleurs dans le parc, des grottes artificielles, une superbe glacière à la voûte impressionnante, en coupole tout en brique, des arbres anciens, quelques ornements de jardin, un belle grille semblant de la fin du XVIIIe siècle vers Mérignies et une autre, contemporaine des Boutry rue de la Bourrelière. Là se trouve le calvaire déplacé en 1871 par Henry Boutry et portant une dédicace réunissant les anciens et les nouveaux possesseurs du lieu.

Tourmignies a vu naître en 1572 le géographe et chroniqueur Martin Doué, puis, le 11 septembre 1908, Aline Lerouge qui a abandonné sa ferme pour s’engager dans l’armée et a combattu en extrême Orient, en Cochinchine et au Tonkin en particulier. Dès lors, sa vie devient un vrai roman. Puis elle s’engage dans la Résistance et command une section de 31 FFI dans la poche de Royan en 1944 avant de rejoindre la 2ème DB. Elle retourne au Tonkin en 1946 comme ambulancière. Ses faits d’arme sont récompensés pas la Légion d’Honneur le 31 juillet 1948. Elle meurt le 24 novembre 1950 « victime du devoir ». Une rue du village porte son nom.

Description de Tourmignies par le visiteur des paroisses au nom de l’évêque de Tournai, entre 1698 et 1726 :

Le seigneur du lieu est à présent un marchand de Lille, qui est le sieur Scherer, qui a acheté cette seigneurie du comte de Saint-Venant, qui en étoit auparavant seigneur, de la Maison de Hennin.
Messieurs les chanoines de Seclin sont patrons de la cure. Le pasteur y a toutes les dismes, qui se lèvent à 8 du cent, comme en la pluspart des paroisses de la châtellenie de Lille. Il a de plus deux bonniers de terres, qu’on peut louer 80 florins ou peu moins.
Le nombre des communians est de 200 et la grandeur du village est de 100 bonniers ou environs de terres labourables. Il y a des bois et prairies.
L’église, qui n’a rien de remarquable, a pour patron saint Pierre au jour de sa chaire, le 22 de février, auquel il y a un grand pèlerinage des lieux voisins, qui viennent proer le saint pour la guérison des fièvres. La dédicace est le dimanche plus voisin de Saint-Matthieu, en septembre.
Le château d’Assigny, peu éloigné de l’église, vers Mérignies, appertient au baron de ce nom. C’est une seigneurie enclavée plus considérable que celle du village.
Il y a une belle ferme vis-à-vis de l’église apertenante au seigneur, nommée Lasus.
Le seigneur du lieu est à présent un marchand de Lille, qui est le sieur Scherer, qui a acheté Une grande partie du terroir au-delà de la Marque, vers Assignies, sont d’Artois, dépendans de Carvin, à sçavoir La Bourlière, Watines, etc. avec les bois
.
Publié par Alexandre PASTURE et François JACQUES – Une description des paroisses du diocèse de Tournai – 1698-1726 – Bruxelles 1968.

Description donnée par l’ingénieur royal, Claude Masse, vers 1725 :

Situé dans une plaine basse, traversé par la rivière de la Marque. On y compte environ 500 feux. Mr Delprès en est seigneur ; il y a une maison assez jolie entourée de larges et profonds fossez pleins d’eau.
Publié par Frédéric VIENNE – L’ingénieur du Roy visite la Pévèle – Claude Masse 1724-1727. Pays de Pévèle n° 34 – décembre 1993 pages 7 à 52.

 

Patrimoine et Actualité de Tourmignies

 

Eglise de Tourmignies
17 juillet 2013

Une église extraordinaire à plus d'un titre !
 

TourmigniesEglise

Bibliographie de Tourmignies
17 juillet 2013

Liste des articles et ouvrages parus sur Tourmignies
 

BiblioTourmignies

Aviation allemande
août 2013

Des habitants de Tourmignies se sont passionnés pour le rôle de l'aviation allemande en 1914/18 à Tourmignies.
Davantage de détails sur leur site :
http://www.flughafen-tourmignies.fr/